zaterdag 13 maart 2010

Théophile Gautier: Eerste glimlach van de lente


PREMIER SOURIRE DU PRINTEMPS


Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans leverger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,

Avec und houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose,
Lui descend au jardin désert,
Et lace des boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il sifle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreilleau guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met sa fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'Avril tournant la tête,
Il dit: "Printemps, tu peux venir!"

Théophile Gautier (1808-1872)

Hieronder: portret uit 1839 door
Auguste de Chatillon (1813-1881)






Geen opmerkingen:

Een reactie posten